Ma petite maison

Elle est là
Depuis un demi-siècle :
Ma petite maison bien-aimée.
« Mon père en avait extrait la pierre.
À la pelle, à la pioche
De ses terres
(Il fallait épierrer les champs)
Moellons jaunâtres
Et pierres de taille bleues.
Et quand il en a eu assez
Il a fait appel à des artisans.
Je me souviens.
J’étais petite encore,
Mais je me souviens. »
— Deux fenêtres, une porte
Regardent le sud.
— Un toit bleu aux yeux de verre.
Entre les deux cheminées :
Un grand foyer et un petit
Crachent des nuages gris ou de la fumée
Vers le ciel.
— Elle est appuyée à l’ancien logis.
« À présent c’est le domaine de Cybèle,
Ma vieille jument fleur-de-pêche. »
— Deux murs séparent
Ma petite chambre de la sienne.
Et chaque matin elle me réveille
En frappant du sabot le pavé.
— Est-ce qu’elle a faim ?
Est-elle pressée de me voir ?
Les deux ?
C’est possible !…
22 novembre 1962

(Traduction Paol Keineg)

Ce poème en breton

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