Poèmes de nuit, poèmes de jour

Si j’écris à l’ombre de ma lampe Des vers maladroits et creux Avec ce petit outil mal assuré dans ma main lasse Si j’écris le soir au dos d’enveloppes Des poèmes humbles : camelote Où l’on ne trouve que des […]

Procession de nuit

… Nuit suave. Nuit de mai. Nuances d’incertitude A la lumière timide de la lune. La Terre est assoupie Dans sa couverture tiède. Les arbres somnolent Dans leur nouvel habit. Épuisés de chants d’amour Les oiseaux dorment Et moi je […]

Depuis mon lit

Trois toits bleus au faîte rouge Une croix de fer dans le ciel de cendre Au sommet du toit le plus haut couvert de mousse verte Des oiseaux de mer méditent sur le temps Une petite mouette grise à la […]

Le travail de l’étranger

Dépouiller, dévêtir notre Pays Balayer le chêne sacré des Druides Le bouleau des Celtes et l’if Et le châtaignier de notre jeunesse Où chantaient les oiseaux. Attiser le feu dans les landes, Les bruyères, les genêts qui ondulent Comme une […]

Abandon !

Le propriétaire s’est enfui Vers un Pays meilleur Dans le hangar mi-découvert Les vieilles charrettes sont restées, Bras ouverts, s’offrant À la jument qui ne viendra plus Les sortir de là. 23 mai 1967 (Traduction Paol Keineg) Ce poème en […]

Le puits

Rouillé le seau en fer battu Rouge la chaîne du treuil Du lichen croît sur la margelle Et de l’herbe haute entre les pavés. Elle est verte de mousse L’auge de pierre aux cinq angles. Le lierre discret dissimule Les […]

La vieille grange

Tel un pèlerin respectueux Arrêté sous le porche d’un sanctuaire Je me suis attardée à contempler Le tableau ; navrée. … Tout autour pendus aux crochets Des équipages Des harnais poussiéreux, couverts de toiles d’araignées — Visage triste de ceux […]

Mai 1967

Mai s’en est allé Dans un bruit de Torrent Vers les mois noirs. Un Mai qui pleurait chaque jour Des larmes froides Sur les fleurs roses des pommiers Et l’or des genêts. Un mai empoisonné Par les bruits de guerre […]

Papillon et Abeille

— S’il fait beau Dit le papillon volage S’il fait beau Je battrai bientôt la campagne. — Et moi, dit l’abeille Au papillon écervelé Je me mettrai au travail S’il fait beau. Juin 1967 (Traduction Paol Keineg) Ce poème en […]

L’écurie

La porte est fermée. Verrouillée La tablette est tombée dans l’herbe haute Il reste un vieux fer Sur la petite fenêtre en demi-lune. Et sur le montoir Traînent des entraves. 18 juin 1967 (Traduction Paol Keineg) Ce poème en breton